Dans une interview accordée au quotidien belge Le Soir, Thomas Meunier s’est exprimé sur la question des binationaux dans le football, un sujet qui concerne particulièrement le Maroc ces dernières années. L’international belge estime que ces choix ne sont pas uniquement dictés par des considérations sportives, mais avant tout par l’éducation et les attaches culturelles des joueurs concernés. Il cite d’ailleurs le Maroc comme un exemple marquant, soulignant la capacité des Lions de l’Atlas à rivaliser avec les meilleures nations européennes et à attirer de nombreux talents issus de la diaspora.
« Je pense que c’est très facile d’influencer de jeunes joueurs, et pour moi, ce n’est pas une question sportive.
Tout dépend de l’éducation reçue. Ayant côtoyé de nombreux joueurs binationaux ou trinationaux, je vois à quel point la culture familiale est souvent bien plus forte que l’opportunisme sportif. À choix égal, à équipes égales, tu te tourneras toujours vers ce qui te représente : ton nom de famille, les valeurs transmises par tes parents et grands-parents.
C’est ancré en toi, comme la religion. Au final, on se rapproche toujours de ce qui nous ressemble. On va en perdre encore d’autres. Regardez le Maroc : c’est une nation capable de rivaliser avec les meilleures équipes européennes.
Aujourd’hui, il n’y a plus vraiment d’opportunisme dans ces choix : on suit son cœur et son éducation. Après, c’est ambivalent pour moi. Parce que, quelque part, je me dis « tu es né ici, tu as grandi ici, tu as été à l’école ici… pourquoi tu choisis un pays où tu n’as peut-être été que quatre fois en vacances ? ». C’est là qu’on voit que ces attaches sont profondément ancrées, parfois avec peut-être une pression parentale en plus.
Je peux comprendre en fin de compte qu’entre deux équipes nationales de même calibre, tu te tournes vers tes racines. »